a. Données techniques
Choix des animaux
L’effectif de l’élevage bovin à engraisser est de 100 taurillons par an répartis en deux bandes de 50
taurillons chacune. Le choix de l’âge et du poids à l’entrée de l’atelier d’embouche est un élément capital
pouvant influencer la rentabilité de l’élevage ; cette dernière doit théoriquement augmenter en parallèle avec
l’efficacité alimentaire.
L’objectif recherché est d’optimiser l’efficacité alimentaire à travers le choix approprié de l’âge, du poids
et de la conduite technique de l’atelier, ce choix est dicté par les paramètres liés à l’évolution de la
croissance des animaux : poids et gain de poids journalier. La figure 1 représente la courbe de croissance ; elle
permet de distinguer 2 phases :
- Une croissance accélérée pendant le jeune âge de l’animal ;
- Une croissance retardée aboutissant au poids adulte.
Figure 2 : Evolution théorique du poids vif des animaux Source : SOLTENER (1969)
Le gain moyen quotidien (GMQ) exprimé en kg de poids vif /jour, traduit la vitesse d’augmentation du poids en
fonction du temps. L’allure de sa courbe (figure 2) présente 2 phases principales :
- La première allant jusqu’à la puberté au cours de laquelle le potentiel de croissance est élevé. Durant
cette phase le croit moyen quotidien augmente avec le temps. - La deuxième après la puberté où la croissance diminue. Le croit journalier diminue avec le temps.
Figure 3 : Evolution théorique du poids vif des animaux
Pour toutes ces raisons il est préférable d’opter pour :
- Des animaux maigres achetés de race croisée à un poids vif moyen de 200 Kg environ ;
- Un âge à l’abattage de 15 à 18 mois ;
- Une alimentation de concentration énergétique élevée, donné à volonté à l’auge, pouvant assurer une
croissance continue proche du potentiel des animaux.
Nous nous basons sur l’hypothèse d’un GMQ avoisinant 1 Kg/j ; soit un poids final d’environ 400 kg. D’où la
nécessité de suivre de prés, la courbe de croissance des animaux à l’aide de rubans zoométriques. Ce poids
permettrait d’obtenir des carcasses très recherchées au moment de la commercialisation.
Bâtiments d’élevage
Logement de finition
Les avantages de la stabulation libre pour le logement de finition pour les bovins en
croissance et à l’engraissement ont été démontrés; ils apparaissent notamment au niveau de l’investissement
et des performances zootechniques.
Les normes dimensionnelles pour les bovins à l’engraissement sont :
Tableau 9 : Normes dimensionnelles pour les bovins à l’engraissement (Direction d’élevage, 2006)
Les besoins totaux pour l’exploitation sont :
- Aire paillée (superficie couverte) : 175 m²
- Aire bétonnée : 100 m²
- Total : 275 m²
Stockage des aliments
Les besoins en termes d’infrastructures de stockage sont :
- Un réservoir de mélasse d’une capacité de 60 m3 ;
- Un bâtiment de stockage des aliments concentrés d’une superficie de 10 m² ;
- Un silo d’ensilage : l’amortissement du silo est comptabilisé dans le coût de production de l’ensilage de
maïs.
Conduite alimentaire du troupeau
Le rationnement des taurillons est raisonné en trois phases caractérisées par des poids et des capacités
d’ingestion différents et par conséquent, par des rations à densités énergétiques et protéiques
différentes.
Dans notre cas, nous optons pour une ration à base d’ensilage de maïs; le tableau 10 représente la
composition de la ration.
Tableau 10 : Composition de la ration (Direction d’élevage, 2006)
Les besoins globaux en aliments d’une bande de 50 taurillons sont (en kg):
- Ensilage de maïs : 48 750 ;
- Foin d’avoine : 10 000 ;
- T. tournesol : 6 300 ;
- Orge : 21 375 ;
- Son : 9 125 ;
- CMV : 775.
La superficie réservée aux cultures fourragères serait d’environ 14 hectares.
Encadrement sanitaire
Afin d’éviter l’apparition d’éventuels problèmes sanitaires, il est recommandé de:
- choisir à l’achat, des animaux en bon état de santé ;
- faire un test de tuberculination et vacciner les animaux contre les maladies légalement contagieuses
; - procéder au déparasitage interne et externe des animaux.
b. Aspect financier
Les frais d’exploitation
Besoins en personnel
Les besoins en personnel sont :
- Un technicien gérant : payé à environ 4000 DH/ mois ;
- 2 ouvriers : payés à environ 2000 DH / mois chacun ;
- 1 gardien : payé à environ 2000 DH / mois
Besoins en aliments de bétail et autres frais
Les charges variables de cette exploitation sont déterminées sur la base des hypothèses suivantes :
- Le fourrage est comptabilisé au coût de production qui tient compte de toutes les charges afférentes à la
composante « exploitation agricole » pour une année normale :
- Ensilage de maïs : 0.4 DH/kg
- Foin d’avoine : 1 DH/kg
- Les prix retenus pour les aliments concentrés sont :
- Tourteau de tournesol : 1.95 DH/kg
- Orge : 1.7 DH/kg
- Son : 1.6 DH/kg
- Le CMV est comptabilisé au prix de 6 DH/kg;
- Les animaux seront achetés au prix de 30 DH/kg vif, soit 6 000 dirhams par taurillon, dans une conjoncture
normale du marché. - Les soins vétérinaires, médicaments et interventions sont estimés à 100 DH/taurillon.
- Frais divers : ils regroupent eau, électricité, transport… etc.
Investissements dans un élevage bovin à l’engraissement
Tableau 11 : Les investissements pour un élevage bovin à l’engraissement (Direction d’élevage, 2006)
L’investissement total s’élève à 677 500 DH dont 70 % pour les besoins en fonds de roulement nécessaires pour
le démarrage des activités de l’exploitation avant les premières recettes.
Dans le cas de ce projet, les besoins en fonds de roulement correspondent aux charges directes
d’exploitations de la première bande de taurillons.
Les autres équipements (le petit matériel) englobent un petit mélangeur à gasoil équipé de deux broyeurs,
l’un pour la paille et l’autre pour les grains, pesant, brouette…Etc.).
Pour l’équipement, il sera procédé à un réinvestissement dans les mêmes conditions, après leur amortissement
sur 7 ans.
Recettes prévisionnelles
L’estimation des recettes annuelles de l’unité est basée sur les hypothèses suivantes :
- Vente :
- Taurillons : 27 DH/kg vif ; soit 10 800 DH/taurillon ;
- Fumier : le produit servira à l’achat de la paille utilisée comme litière.
- Effectif vendu : L’effectif de taurillons mis en vente est de 98 taurillons par an si on suppose que le
risque de mortalité est de 2%.
Le tableau 12 présente le compte d’exploitation prévisionnel pour 1 année :
Tableau 12 : Compte d’exploitation prévisionnel pour une année