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Annexes

Annexe 1

6.1 Permaculture

La permaculture, de l’expression anglaise « permanent agriculture », soit une agriculture qui se veut
permanente et durable, a été développée par les Australiens Bill Mollison et David Holmgren dans les années 1970
en réponse à la pollution des sols, de l’eau et de l’air causée par les systèmes industriels et agricoles (les
plantes cultivées industriellement sont souvent des clones ou des OGM qui nécessitent des traitements chimiques
qui sont néfastes pour la santé); à la perte des espèces animales et végétales; à la réduction des ressources
naturelles non-renouvelables et à l’aspect destructeur des systèmes économiques en place. Bill et David ont
rassemblés des sagesses anciennes, des compétences et des connaissances sur les plantes, les animaux et les
systèmes sociaux auxquelles ils ont ajouté de nouvelles connaissances scientifiques.

La permaculture, telle que définie par Bill Mollison, est la conception et la maintenance d’écosystèmes
productifs agricoles, ayant la même diversité, stabilité et souplesse que les écosystèmes naturels. Bill Molisson
s’est grandement inspiré des travaux du japonais Masanobu Fukuoka pour les cultures annuelles, et du livre «
Tree Crops: A Permanent Agriculture » de l’Américain Joseph Russell Smith, pour l’importance des arbres
dans la production agricole.

A l’inverse de la science moderne réductionniste, c’est à dire qui réduit et sépare tout en de petits
composants, la permaculture se positionne résolument dans le domaine de l’écologie où l’on étudie les
interrelations et interdépendances des êtres vivants entre eux et avec leur environnement. La permaculture offre
une démarche holistique pour comprendre comment les processus naturels sont intégrés entre eux, et s’appliquent
essentiellement à des chos es concrètes telles que les plantes, les sols, l’eau, les systèmes animaliers,
la régénération des espaces sauvages, les biotechnologies, l’agriculture, la sylviculture …etc. De cette façon,
la permaculture va nous permettre d’optimiser la production tout en limitant la dégradation de l’environnement.
Elle prend en compte la nature, l’être humain et le partage équitable au sein de la société.

En pratique, la permaculture se base sur plusieurs facteurs :

  • L’agriculture biologique – permettant d’atteindre une efficacité énergétique : travail rationnel
    et moins pénible, reconversion des déchets, valorisation des bénéfices induits des écosystèmes, baisse des
    consommations, réduction des déplacements…
  • La forêt, avec l’agroforesterie, la lutte contre l’érosion, la création d’humus, le
    paillage…
  • La biodiversité en expérimentant au maximum le compagnonnage ou les associations culturales, en
    polyculture (exemple des 3 sœurs) ;
  • Les haies qui ont un effet de bordure entre l’écosystème de la forêt et celui des terres cultivées ;
    ces zones d’échange sont une frontière écologique influente en matière d’aménagement du territoire
    ;
  • La plantation de plantes vivaces nécessitant moins de suivi et moins de soins ;
  • Les animaux sont importants dans la lutte contre les nuisibles et les mauvaises herbes tout en apportant
    des produits consommables comme les œufs, le lait, la viande, etc…
  • L’énergie renouvelable (éolienne, solaire…) est privilégiée au détriment des énergies
    fossiles.

Quelques citations :

  • Personne ne fertilise ou n’irrigue une forêt. La forêt est autonome. Si vous êtes capable de recréer
    une forêt nourricière alors votre principal effort sera d’en récolter les fruits. Grâce à cette méthode,
    l’effort est moindre. Vous travaillez beaucoup au départ, mais une fois le système établi, vous travaillez
    beaucoup moins… C’est ce que nous appelons l’agriculture de fainéant. La raison est que vous travaillez
    avec la nature et pas contre elle ».

Roberto Pérez, cubain, qui à la Havane, s’occupe de l’enseignement de la permaculture urbaine

  • C’est la forêt qui joue le rôle principal dans la formation des sols fertiles. La majorité des terres les
    plus fertiles vouées à l’agriculture sont d’origine forestière. Pourquoi ne pas nous référer au modèle forestier
    qui nous a donné des sols agricoles fertiles ? »

Gilles Lemieux et Diane Germain – 2001

  • La Nature a horreur du vide. Lorsque nous plantons en ligne, nous générons entre chaque rang un petit
    désert. L’existence de ces déserts entre les rangs constitue l’une des raisons majeures pour lesquelles
    l’agriculture chimique tout comme l’agriculture biologique épuise les sols. »

John Jeavons – 1998

Annexe2 :

6.2 Exemples réussis dans le monde

L’Himalaya

Sur les champs en terrasse de l’Himalaya, les paysans, font pousser du millet, de l’amarante,
plusieurs sortes de haricots, du soja, et d’autres espèces locales de graminées, en rotation mais aussi en
polyculture, avec des cultures associées extrêmement diversifiées. Leur production à des rendements généralement
plus de 6 fois plus importants que ceux des grandes exploitations en monoculture.

Le Mexique

Beaucoup de scientifiques croient faussement que les systèmes agricoles traditionnels ont une productivité
limitée parce que les outils manuels et l’utilisation de la force animale plafonnent leur productivité. Dans
les nombreux cas où la productivité est peu élevée, il s’avère que les raisons sont plus souvent d’ordre
social que technique.

Les paysans mexicains de l’État du Chiapas se distinguent par une agriculture que certains pourraient
rapidement considéré comme archaïque et à priori improductive. Pourtant, leur technicité en cultures associées
(consistant à cultiver plusieurs espèces végétales ou variétés sur la même parcelle en même temps) qui à réussit à
se développer à partir de l’héritage de la technique dite des Trois Sœurs, leur a permis d’atteindre un
niveau de productivité agricole très intéressant: leur production totale de nourriture est de plus de 50 tonnes
par hectare.

Les Trois Sœurs :

Originaire du Mexique, puis propagé en même temps que le maïs dans le reste de l’Amérique du nord, le
système d’agriculture symbiotique appelé « les Trois Sœurs », était toujours prédominant chez certaines tribus
indiennes comme les Iroquois, lors des premiers débarquements d’hommes blancs, au
17ème siècle. C’est une pratique toujours très répandue au Mexique.

Cette culture traditionnelle consistait à planter un pied de maïs, un haricot grimpant le long du maïs, et
une courge plantée à la base. Plus précisément; lorsque le maïs fait environ 15 cm, le haricot et la courge sont
plantés autour du pied de maïs. Le maïs sert de support pour la croissance du haricot, qui est une légumineuse
dont une propriété essentielle est de fixer l’azote dans le sol. Le haricot fertilise donc le sol pour les 2
autres plantes, et la courge recouvre et monopolise le sol environnant, empêchant donc la propagation d’autres
mauvaises herbes, et par l’ombre qu’elle fait permet à l’humidité de rester dans le sol.

Un dernier avantage de cette combinaison est qu’elle offre une nutrition relativement complète.

Le Honduras

Un exemple concret des conséquences directes de l’utilisation de plantes légumineuses intercalaires à
Cantarranas, au Honduras est rapporté par Miguel Altieri. La mise en culture intercalaire d’une sorte de
légumineuse grimpante locale, le « pois mascate » qui peut fixer 150 kilos d’azote, et produire 35 tonnes de
matière organique par hectare et par an, à permis de tripler la production de maïs, la première année en passant
de 800 kilos par hectare à 2500 kilos par hectare auxquels on ajoute désormais la production du haricot. La
production de maïs, dans le village ou l’étude à eu lieu, est devenue non seulement moins coûteuse, mais
beaucoup plus efficace.

Les USA

Pour des raisons liées à leur appréhension de s’alimenter avec des produits couverts de pesticides et
dans une volonté d’avoir une alimentation saine, certains ont déjà franchi le pas. A Pasadena au nord de Los
Angeles, la famille Dervaes a entrepris de devenir « autosuffisante » en matière d’alimentation, en utilisant
les principes de la permaculture. (les températures chez eux descendent rarement en dessous de 10 degrés en hiver,
climat plutôt méditerranéen le reste de l’année). Leur expérimentation est rapportée sur un blog
(http://urbanhomestead.org), avec quelques vidéos qui ont attiré beaucoup d’attention.

Sur leur jardin de 350 m² autour de leur maison typique de banlieue middle-class américaine, ils cultivent
plus de 300 variétés de plantes différentes, et il est bon de s’arrêter sur le rendement obtenu sur cette
surface. Pour l’année 2008, ils ont produit plus de 2700 kilos de fruits et légumes (environ 90% de légumes),
900 œufs de poules et 1000 œufs de canard, 10 kilos de miel. Les 4 membres de cette famille arrivent ainsi à
obtenir jusqu’à plus de 90% de leur nourriture quotidienne en été. Le ratio chute à 55% de leur alimentation
en hiver, et environ 65% en printemps et en automne. (Approximativement, on atteint 68% d’autosuffisance
alimentaire à l’année pour 4 personnes sur un terrain d’à peine 350 m², soit un peu plus de la moitié
d’un terrain de tennis).

L’Inde

Un exemple aux conséquences intéressantes, dans le désert Indien du Deccan. La permaculture y a fait
l’objet, sous l’impulsion de la « Deccan Development Society » d’un programme d’éducation et de
promotion vis à vis des populations locales. Ce projet a démarré à la fin des années 80 suite au séjour de Bill
Mollison et a déjà porté ses fruits. C’est un immense succès qui a permis de transformer des centaines
d’hectares de désert en forêts nourricières au sein de 12 villages au départ et plus d’une soixantaine
aujourd’hui, ainsi que des efforts de conservation des semences. Les fermiers des environs qui avait perdu
leur anciennes semences et qui étaient passés au coton ou à la canne à sucre reviennent vers ces villages pour se
réapproprier leur patrimoine agricole, alors que les récoltes de cotons et de riz transgéniques les poussent
presque tous et peu à peu à la faillite.

La Jordanie

La Jordanie est l’un des 10 pays les plus secs au monde, et les projets liés à la permaculture se sont
imposés comme une nécessité, notamment au vu de leur succès en matière de restauration des sols. Le projet de
permaculture dans la vallée Jordanienne a débuté en 1998 sur un site de 2 hectares situé à environ 10km de la mer
morte, et recevant environ 100 à 150 mm de pluie par an, pour des températures atteignant facilement 50 degrés en
été.

Avec un choix d’arbres adaptés à ce climat (acacias, figuiers, grenadier, eucalyptus, jujubiers…etc,
abondamment marchés sur plusieurs couches), accompagné d’un système d’irrigation enterré, le succès fut au
rendez-vous. D’un sol argileux sec et dur comme du béton, on a un sol qui devient après 4 ans plus sombre,
plus humide et biologiquement actif. Des arbres fruitiers comme les figuiers et les grenadiers et qui selon tous
les fermiers de la région étaient supposés ne pas pouvoir pousser en raison de la trop haute salinisation du sol,
ont rapidement prospéré grâce au mulch et au compostage.

Intéressés par les résultats positifs de cette expérience de permaculture, des membres du ministère de
l’agriculture se sont peu à peu penchés sur le potentiel de cette expérience… En 2007, Mohammed Ayaesh,
chercheur et responsable du département «Eau et Environnement » du Centre National de Recherche en Agriculture,
concluait dans un rapport livré au ministère de l’environnement que « les produits agricoles obtenus en
permaculture sont non seulement des produits sans intrants chimiques, mais sont aussi de meilleure qualité, de
plus grande diversité, et obtenus avec des rendements plus importants ». Il recommandait alors l’utilisation
de la permaculture sur tout le territoire Jordanien, son enseignement et un suivi scientifique de l’impact de
la permaculture sur les ressources, la biodiversité, et l’agriculture Jordanienne.

AVANT/APRÈS (2001/2009) – Jordanie

Le Cuba

Comme en Jordanie qui pratique la permaculture parce qu’elle fait face une extrême désertification et à
des risques importants liés à la sécheresse, la permaculture est arrivée à Cuba dans un contexte de crise. Cuba
était jusqu’à la fin des années 80 la nation dont l’agriculture était la plus industrialisée de tous les
pays d’Amérique latine. Après la chute de l’Union Soviétique, Cuba, qui recevait environ 14 millions de
tonnes de pétrole, n’en reçut plus que 4 millions. Son industrie s’effondra complètement à ce moment,
l’île perdit 80% de ses marchés d’exportation et ses importations chutèrent de 80%. Logiquement, le PNB
chuta de plus d’un tiers. En partie due à l’embargo persistant des États-Unis, mais aussi à la perte des
marchés extérieurs, Cuba ne pouvait plus importer suffisamment de nourriture. De plus, sans alternative à leur
agriculture hautement mécanisée et consommatrice d’hydrocarbure, la production agricole chuta de manière
brutale, et rapidement le cubain adulte perdit en moyenne 15 kilos. Les gens ont alors commencé à jardiner et à
convertir chaque petite parcelle de terre en potager… Cependant le savoir « fermier » était perdu depuis longtemps,
remplacé par les connaissances techniques de l’agriculture conventionnelle… En 1993, les premiers enseignants
en permaculture venus d’Australie ont transformé cette réaction populaire à la famine menaçante en véritable
mouvement d’agriculture « populaire ». Dix ans plus tard, plus de 50% des besoins en légumes des habitants de la
Havane, c’est-à-dire, pour 2,2 millions de personnes sont produits par les particuliers et dans le cadre de
l’agriculture urbaine. Dans les petites villes et villages, les jardins urbains sont encore plus productifs et
apportent de 80% à 100% des besoins en fruits et légumes.

Désormais, les fermiers sont parmi les travailleurs les mieux payés de la société et des personnes issues de
tous les milieux sont attirées par la profession. L’agriculture urbaine apporte une nourriture locale,
éliminant toute infrastructure de transport de denrées sur de longues distances. C’est un secteur de
l’économie en pleine expansion qui n’a absolument rien de marginal et n’est pas assimilé à une
économie « parallèle ». Autre conséquence, dans les années 80 Cuba utilisait 21000 tonnes de pesticides chimiques.
En 2010 le chiffre est de 1000 tonnes. On a donc une agriculture qui est devenue presque totalement biologique, et
y a trouvé la raison de son efficacité.

Annexe 3

6.3 Productivité de la polyculture

Il y a 4 raisons principales au fait que la polyculture soit si productive :

1- Une meilleure utilisation de l’espace:

  • En monoculture, il est impossible de planter aux endroits ou la machine passe, donc la perte de surface
    utilisée au sol est d’environ 50 à 80% suivant les cultures. Les machines agricoles ont en effet besoin
    d’uniformité : uniformité de l’espace, des semis, de la taille des plants… etc. La polyculture exclut
    de facto l’usage de machines, car aucune machine agricole n’est conçue pour récolter une polyculture,
    même centenaire comme celle des Trois Sœurs.
  • Un champ produira plus de récolte s’il est planté avec des cultures associées, qu’une surface
    équivalente ou seront plantés différentes parcelles séparées de monoculture. Par exemple, en plantant du sorgho
    et des pois d’angole (légumineuse), un hectare produit une récolte équivalente à 0.94 hectare de sorgho et
    0.68 hectare de pois d’Angole en monocultures. Donc un hectare de polyculture produit dans ce cas un
    équivalent de 1, 62 hectare de monoculture. On appelle cela le Land Equivalent Ratio (LER). Un mélange de maïs,
    manioc et arachide couramment pratiqué en Inde possède un LER de 2, 51.

2- Dans la mesure où l’énergie fournie par les hydrocarbures disparaît, la seule énergie véritablement
utilisée sur une parcelle agro-écologique est l’énergie solaire; que la photosynthèse transforme en biomasse.
En monoculture, l’utilisation de l’énergie solaire est limitée par un facteur: la saturation lumineuse.
C’est le moment à partir duquel le processus de photosynthèse de la plante s’arrête car la plante est
submergée par une trop longue exposition à la lumière du soleil. Dans la pratique, cela veut dire que la plupart
des plantes sur un champ de monoculture en plein soleil arrêtent leur croissance vers 10h00 et ne recommencent pas
avant 16h00. Dans ce cas, rarement plus de 30% du temps d’exposition solaire est effectivement utilisé par les
plantes. Dans un système de polyculture, plusieurs végétaux de différentes tailles regroupés peuvent se faire de
l’ombre, suivant le moment de la journée. Les plantes sont diversement exposées au soleil, à différents
moments de la journée et se relaient pour faire leur photosynthèse… Un système avec de l’ombre, produit donc
de la biomasse de manière plus continue au cours de la journée. Le système des 3 Sœurs permet une efficacité en
termes d’utilisation lumineuse proche de 90%.

3- Les mycorhizes, qui sont les symbioses entre champignons et végétaux que permettent le mycélium: le
mycélium est la partie souterraine des champignons, ses racines en quelque sorte, soit un réseau de filaments
blancs qui vient entourer et même parfois pénétrer les racines des plantes.

  • La plante hérite de la capacité du mycélium à absorber plus facilement l’eau et les sels minéraux
    comme le phosphate et l’azote, tout en la protégeant d’attaques d’autres organismes pathogènes. En général
    l’association n’est pas absolument nécessaire, mais va accélérer considérablement la croissance de la
    plante et sa « productivité », comme c’est le cas de manière flagrante pour les céréales et les arbres
    fruitiers. Grâce aux mycorhizes, on à donc des plantes plus résistantes aux maladies, et plus résistantes aux
    sécheresses.
  • Un autre élément potentiellement important en polyculture vient du fait que les mycélium qui forment une
    sorte de réseau étendu dans le sol (parfois appelé Wood Wide Web) sont aussi capables de transporter des
    matières (eau, azote, carbone et sucre) produites par une plante, aux racines d’une autre plante à
    proximité, qui par exemple, faute d’ensoleillement ou d’arrosage n’en produit pas assez. Un exemple:
    Les fraisiers qui poussent dans la Forêt Noire allemande prospèrent dans un sous-bois si sombre que la lumière y
    est insuffisante pour assurer leur photosynthèse: Ils bénéficient en contrepartie d’un apport de carbone et
    de sucre produits par les grands arbres, et délivrés via le réseau mycélien. On a donc une vraie collaboration,
    voir entraide, entre plantes d’espèces tout à fait différentes. Ce phénomène à été mis en évidence
    uniquement en 1997. (Voir à ce titre l’excellent article de « LaRecherche » n#411 – Plantes et champignons –
    L’alliance vitale)

La mycorhize est presque entièrement détruite en agriculture conventionnelle, à cause du sol passablement
abîmé, et de semences tels que les grains transgéniques dont la plupart sont devenus spontanément incapables de
mettre à profit une telle symbiose.

4- Les vers-de-terres, ou lombrics sont aussi une condition importante à la régénération des sols et à leur
fertilité. En monoculture, sur terrain labouré et fertilisé, on passe d’environ 2 tonnes de vers de terre à
l’hectare à moins de 50 kilos. Leur activité est néanmoins bénéfique à plusieurs niveaux. Ils sont un moteur
du cycle nutritif du sol, en ingérant puis en incorporant rapidement les débris végétaux au sol. A ce travail de
mélange s’ajoute une production de mucus, qui associée à l’eau qu’ils rejettent, améliore
considérablement l’activité des autres micro-organismes présents dans le sol, éléments essentiels à sa
fertilité.

Dans une prairie ou sur un champ non-labouré, en tenant compte des 10 mg de nitrates produits la
décomposition de chaque ver qui meurt, plus ses excréments, on arrive à plus ou moins 250 kilos d’azote par
hectare et par an. L’excrément des vers de terre est le meilleur engrais qui soit.

A cela s’ajoute les canalisations qu’ils creusent, jusqu’à 500 mètres par mètre carré, et qui
permettent non seulement une meilleure pénétration de l’eau dans le sol, mais servent aussi aux racines des
plantes qui les empruntent pour s’enfoncer plus profondément, et capter ainsi plus d’humidité.

Il a été démontré par de nombreuses études menées par Robert J. Blakemore qu’il y a une très forte
corrélation entre la productivité d’une parcelle et la masse de verres-de-terres. Des recherches qu’il a
conduit en Nouvelle Zélande et en Tasmanie, ont démontré que des vers introduits dans des prairies agricoles
désertés par les vers ont produits une augmentation initiale de 70 à 80% de la croissance de la végétation de la
prairie, avec une augmentation sur le long terme de plus de 25%. Cette technique expérimentée en Inde sur
plusieurs plantations de théiers différents pendant trois ans présente aujourd’hui des résultats très
significatifs : la production des feuilles de thé s’est accrue de 35 à 240% ; la rentabilité des exploitations
a augmenté de 28 à 260 %.

Un sol « labouré » par les vers de terre est un sol fertile.

Deux points à souligner:

  • La diversité des cultures sur un même champ permet aussi d’éviter la propagation et la sensibilité des
    cultures aux maladies. La venue d’insectes nuisibles ou maladie n’est pas empêchée, néanmoins les
    stimuli visuels et chimiques émanant des plantes sont moins concentrés, plus diffus et mélangés. Dans ces
    conditions, l’insecte à plus de difficulté à trouver les feuilles qui l’intéressent et passe moins de
    temps au même endroit. Au final, une attaque d’insectes ou une pathologie sur un champs n’engendrera en
    générale jamais plus de 10% de pertes sur une même population de plantes.
  • Dernier atout : à une meilleure productivité s’ajoute une meilleure utilisation de l’eau. Si
    l’on considère aussi « l’efficacité d’eau » comme étant la quantité de grains produite par millimètre
    d’eau consommée, il s’avère que le système d’association présente toujours une meilleure efficacité
    par rapport aux systèmes de culture unique. Par exemple, il a été démontré par une étude de l’Institut
    National de Recherches Agronomiques du Niger que dans l’association mil/cornille (black eyed pea, un
    légumineux), l’utilisation de l’eau est 11% plus efficace que celle du mil cultivé seul. Plus de racines
    à un même endroit, implique tout simplement que l’eau qui y est déversée a plus de chance d’être captée
    par les plantes. Plus la densité de pieds au mètre carré est élevée, plus l’eau est efficacement
    utilisée.

Annexe4

6.4 Culture fourragère

 

 

 

 

Annexe 5

Publié le 12 janvier 2009 par semeurs cueilleurs

6.5 NE PAS LABOURER (Microbiologie des sols)

Nous pensons qu’il faut nécessairement travailler et retourner la terre afin d’avoir de bonnes
récoltes.

Mais les anciens ne labouraient pas.

Ils avaient compris que la nature est un cycle et qu’il faut respecter les écosystèmes.

Voici un schéma explicatif démontrant qu’en labourant la terre (parfois jusqu’à 30 cm dans les
« Labours Profonds »), nous bouleversons l’écosystème et le cycle de la nature … :

En effet, du fait d’un labourage du sol, la couche supérieure de la terre (les matières organiques en
décomposition, ou Humus, riche en vie microbienne aérobie, dont se nourrissent les vers de terre) se retrouve
inversé avec la deuxième couche (riche en minéraux lessivés par l’Humus)

Il en résulte une perturbation immense du cycle de la nature car :

  • 1- Les vers de terre ne remontent plus à la surface pour leur nourriture, ce qui est une catastrophe pour
    plusieurs raisons :
  • Les vers de terre, en passant régulièrement de la seconde à la première couche de terre pour chercher leur
    nourriture, « aèrent » le sol. Les Anciens les appelaient les « laboureurs ». Les trous laissés par leurs passages
    permettent une bonne absorption de l’eau par le sol. Cela évite et prévient de l’érosion.
  • C’est dans l’intestin du ver de terre que se forme la substance la plus complexe au monde
    chimiquement : le « complexe Argilo-Humique », qui est vital pour une bonne fertilité de la terre.
  • 2- Les microbes aérobies meurent à cette profondeur, car il n’y a pas assez d’air, et les microbes
    de la couche plus profonde qui se retrouvent en surface, ils meurent aussi car ils sont anaérobies, et meurent
    au contact d’oxygène.

Cette vie microbienne est la base de la fertilité de la terre (Humus) et tout simplement la base du cycle de
la vie.

En clair … :

La terre se meurt peu à peu.

Elle devient incapable d’absorber l’eau des pluies (un sol de Forêt à une capacité d’absorption
de 150 mm d’eau par Heure, alors qu’un sol de Labours à une capacité de seulement 1 mm d’eau par
Heure).

Car la terre devient compacte et n’est plus aérée par les passages des vers de terre qui remontent pour
se nourrir. De plus, leur « nourriture » (microbes aérobies) se retrouve en profondeur.

La matière organique en décomposition, qui génère l’Humus et permet de filtrer vers le sol plus profond
tous les minéraux, se retrouve en profondeur : la vie microbienne meurt, la décomposition de la matière organique
cesse, les minéraux ne sont plus filtrés en profondeur, le sol n’est plus aéré … bref :

Non seulement quand viennent les temps de pluie l’eau n’est plus absorbée par le sol et devient de la
boue en emportant la terre dans les fleuves : c’est l’Érosion des sols (10 Millions d’Hectares par An
de désertification mondiale dus à l’érosion)

Mais en plus votre sol ne contient plus de vie organique et microbienne.

Il est tout simplement mort.

Références :

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  2. http://www.maroc.ma/fr/content/plan-maroc-vert
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  11. https://ici.radio-canada.ca/tele/la-semaine-verte/site/segments/reportage/45165/vaches-laitieres-stabulation-libre
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  42. https://e-rse.net/definitions/agriculture-biologique-definition-produits-regles/
  43. http://semeursceuilleurs.over-blog.org/article-26711073.html

Liens utiles :

  1. www.monjardinenpermaculture.fr/
  2. http://www.lafabriculture.fr/Four-a-BioChar.html
  3. https://librairie-permaculturelle.fr/
  4. https://www.fellah-trade.com/fr
  5. https://www.yumpu.com/fr/document/view/20785817/plan-maroc-vert-fellah-trade
  6. http://agrimaroc.net/
  7. https://www.finances.gov.ma/Docs/2013/depp/loi%20Energies%20renouvelables.pdf
  8. https://www.fellah-trade.com/fr/filiere-developpement-durable/fiches-techniques/agriculture-biologique
  9. https://www.fellah-trade.com/fr/developpement-durable/agriculture-biologique-maroc
  10. http://www.invest.gov.ma/?Id=25&lang=fr&RefCat=5&Ref=148
  11. http://www.ada.gov.ma/
  12. http://www.tourisme.gov.ma/fr/tourisme-en-chiffres/chiffres-cles
  13. http://www.terrafertilis.com/le-biochar-ca-sert-a-quoi/
  14. http://www.ada.gov.ma/page/accompagnement-dans-la-mise-en-oeuvre-des-projets-agricoles
  15. http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/02/27/20002-20170227ARTFIG00015-une-petite-ferme-normande-devient-un-modele-dans-le-monde-entier.php
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