4.1.3.1 Maraîchage biologique
a. Données techniques
Le maraîchage biologique en permaculture consiste à cultiver des légumes bio en s’inspirant des écosystèmes
naturels et quasiment sans recours à la motorisation.
Dans notre étude, nous nous basons sur les hypothèses suivantes :
- La surface cultivée comprend environ 40% de planches permanentes sous serre froide, 25% de planches
permanentes en plein champ et 35% de buttes permanentes rondes en plein champ ; - Le travail du sol sera limité à environ 30cm de profondeur avec des techniques non invasives des horizons
(voir annexe 6 Ne PAS LABOURER) ; - Limitation des déchets et utilisation de couches chaudes de fumier (de cheval) pour produire plus tôt et
plus en hiver ; - Utiliser éventuellement du Biochar (charbon à usage agricole) car il stimule le métabolisme du sol et les
défenses immunitaires de la plante contre les maladies et les insectes. De plus, il agit comme un rétenteur
d’eau et convient particulièrement aux sols arides (voir image 4); - 64% du chiffre d’affaires (CA) est constitué par la vente des produits cultivés sous la serre qui
représente environ 40% de la surface ; - En moyenne, 76 types de produits seront cultivés chaque année :
- 16 types de légumes-fruits (41% du CA) ;
- 32 types de légumes-feuilles (32% du CA) ;
- 11 types de légumes-racines (20% du CA) ;
- 17 types d’herbes aromatiques et de fleurs comestibles (7% du CA).
- L’utilisation d’OGM, de pesticides et d’engrais chimiques est interdite; les pesticides et
engrais d’origine naturelle sont cependant autorisés ; - Les équipements comprennent : une serre, un système d’irrigation, des outils, un véhicule de livraison, un
bâtiment de conservation/vente ;
Image 4 : Biochar fabriqué par la startup Biochar Maroc à Rhamna
b. Aspect financier
Besoins en personnel
En exploitation maraîchère biologique qui se base sur la permaculture, il est nécessaire que le personnel
soit bien formé sur les techniques de la permaculture qui sont différentes de celles de la culture
conventionnelle.
Comme l’ensemble du travail est quasiment manuel, un maraîcher en permaculture ne peut s’occuper seul que d’1
ou de 2 hectares ; pour cultiver un hectare il faut environ 27 000 h de travail/an dédiées à la production et à la
récolte ; la main d’œuvre sera constituée par un maraîcher spécialisé, un ouvrier et par des ouvriers
saisonniers.
Le coût de la main-d’œuvre pour un hectare est estimé à : 683 000 DH.
Investissements en maraîchage biologique « Permaculturel »
L’investissement en Maraîchage Biologique qui se base sur la Permaculture comprend pour une surface de 10 000
m² cultivée:
- Une serre à un coût d’environ 7 700 DH / 1000 m² (amortissable sur 5 ans) ;
- Autres équipements à un coût d’environ 414 000 DH et comprenant :
- Système d’irrigation et outils à un coût d’environ 114 000 DH pour 1 ha ;
- Véhicule de livraison à un coût d’environ 200 000 DH (amortissable sur 8 ans) ;
- Bâtiment de conservation/vente à un coût d’environ 100 000 DH.
- Besoins en fonds de roulement : 70 000 DH ;
L’investissement total pour 1 ha cultivé s’élève à : 561 000 DH.
Recettes prévisionnelles
Le tableau 13 présente le compte prévisionnel de l’exploitation maraîchère de 1 ha pour une année :
Tableau 13 : Compte d’exploitation prévisionnel pour une année
4.1.3.2 Forêt comestible
a. Données techniques
Ce projet ambitieux a pour vocation de remplir de nombreuses fonctions : écologique, pédagogique,
alimentaire, artisanale, économique, touristique etc. La forêt comestible est en effet un lieu de promenade idéal
pour les enfants de l’OAO et pour les touristes de la maison d’hôtes pour l’agritourisme Rurale. Cet espace qui s’étendra sur environ
5 hectares se compose d’une forêt-jardin de petite taille intensément soigné et d’une forêt à grande échelle moins
intensément jardiné que la forêt-jardin :
- La forêt-jardin est un agroécosystème de petite taille, intensément soigné, dans lequel la canopée est
formée principalement d’arbres fruitiers haute tige. Créée selon le modèle de la forêt naturelle, il
comporte différents étages de végétation comme des arbres fruitiers, des arbustes comestibles, des plantes
herbacées (légumes vivaces, plantes aromatiques et médicinales), des plantes grimpantes, des champignons et
éventuellement des animaux. - La forêt à grande échelle est quant à elle beaucoup plus grande que la forêt-jardin, elle s’étend sur
environ 5 hectares. La strate arborée est composée d’essences à fort développement, notamment des fruitiers
à coques (reconnus pour leurs valeurs nutritionnelles).
Les caractéristiques principales de la forêt comestible (voir image 5) sont :
- Forêt comestible pâturée ;
- Lieu vivant (diversité sauvage et domestique) ; Productif (animal et végétal). ;
- Commercial : vente des fruits et des noix, tourisme etc. ;
- Autosuffisant : peut servir pour l’élevage de moutons et de poules, la culture de
- légumes de garde et de légumes vivaces ;
- Nécessitant peu d’entretien.
- Une canopée principalement formée d’arbres à coques.
- Arbustes présentant un intérêt pour l’artisanat ou la nutrition ;
- Arbres utilisés pour le chauffage ou le bois d’œuvre ;
- Plantes pour leurs fibres, comme les ronces (vannerie) ou les orties, qui permettent de réaliser des
tissus extrêmement résistants ; - Plantes et arbustes pour pailler les cultures ou fabriquer du compost, des fougères pour la litière des
animaux, etc.
Image 5 : Forêt comestible de la ferme du Bec en Normandi
b. Aspect financier
Investissements en forêt comestible
Le budget d’implantation de la forêt comestible est estimé à environ 160 000 DH comprenant :
- Terrassements ;
- Plantation des végétaux et protections (tuteurs pour les arbres, gardes greffe et filets voir image 6)
; - Fertilisation ;
- Paillage de protection de la terre des nouveaux talus ;
- Nichoirs et petits matériels de bricolage.
Image 6 : Protection en carré des noyers et des châtaigniers
Recettes prévisionnelles
L’intérêt principal de la forêt comestible est environnemental, pédagogique et touristique ; en plus de cela,
la forêt comestible peut engendrer des recettes annuelles de plus de 27 000 DH.